Christophe Souques 

Mouvements:  Scarecrow beauté sans élégance 1998-2004/  Art informel 2005-2009/ Art phénoménal 2012-2020/ Liminalisme 2020-2025
Mécènes: Ram Chatlani,  Matthias Sparrow
Atelier: Les ateliers Lalande en Occitanie ( Chalabre 11230)

https://www.christophesouques.com
souquesc@yahoo.fr

  • Né en 1971 à Paris, Christophe Souques quitte très tôt le cocon familial, après un bac d’économie, pour suivre un chemin qui lui est propre. Installé en Provence, il commence à peindre sur du carton. Il ne connaît rien à l’art, ne s’y intéresse pas vraiment, et pourtant, il peint, il dessine, animé par une urgence intérieure qui l’initie peu à peu à la patience et à la contemplation.

    Vers 25 ans, il rejoint un collectif d’artistes à Lyon. Là, il y rencontre un jeune peintre camerounais, forgé dans le graffiti sauvage, et un sculpteur classique, rigoureux dans la matière et ses exigences. Entre ces influences contrastées, Souques poursuit son apprentissage pictural seul, dans la modestie des ateliers collectifs. Déterminé et discipliné, il comprend que l’essentiel n’est pas d’accomplir, mais de créer.

    Attiré par le voyage, il quitte Lyon et part vagabonder avec ses peintures. C’est à ce moment qu’il rencontre Mirsad Hadzikaric, peintre philosophe et joueur d’échecs bosniaque, qui l’invite dans son école, fondée sur des réflexions philosophiques et contestataires. Ensemble, ils participent au groupe Scarecrow, sous le manifeste La beauté sans élégance, une véritable épopée artistique et intellectuelle. Ce mouvement, percutant dans le climat de l’époque, forme Souques à une expression sincère, libérée de l’art décoratif ou flatteur : la priorité est de dire quelque chose, sans se soucier de plaire.

    Après cinq années de cette expérience, marquée par des expositions dans le Sud-Est, à Paris et à Sarajevo, Souques reprend son chemin solitaire. Ses peintures mêlent pigments, bois et chiffons, dans un langage brut, vivant et élémentaire, héritage subtil de la « beauté sans élégance ». C’est à cette période que le galeriste Charles Zalber découvre son travail et l’expose au côté de Basquiat et de Tapies. Dans ses œuvres, Zalber voit à la fois des mythes anciens et une dimension sacrée profonde. La disparition prématurée de Zalber met fin à cette collaboration, et Souques poursuit son parcours hors des circuits traditionnels, libre et autonome.

    Cherchant toujours à approfondir sa pratique, il voyage en Israël, en Inde et en Orient, s’initiant aux pratiques méditatives et martiales, aux enseignements taoïstes et toltèques, aux méditations bouddhistes. Ces rencontres stabilisent et nourrissent sa création. De retour en France, il s’installe dans les Pyrénées, où il vit une période très productive, entrecoupée de séjours en Suède, Californie et Maroc, réalisant ses séries emblématiques Noir et Or : un langage mystérieux, un symbole du subconscient et de la clarté de l’esprit.

    En 2019, il choisit de partager son art plus largement et organise un tour d’Europe en camion, le SOS Spirit Of Sharing, qui donne lieu à de nouvelles expositions et rencontres, dont celle du galeriste André Simoncini au Luxembourg.

    Entre 2022 et 2024, Souques ouvre sa propre galerie au centre culturel de Montolieu et recentre sa pratique sur de grands formats et des installations immersives mêlant peinture, vidéo et bande sonore. Puis il rencontre Joëlle Lalande et installe ses ateliers dans la Maison Manaut à Chalabre, en Occitanie, poursuivant un chemin artistique à la fois libre, exigeant et profondément vivant.

  • Charles Zalber parlera d'une approche ethnique contemporaine de la peinture de Christophe Souques. « Christophe Souques mêle et amène le figuratif et l'abstrait dans leur jonction et dans des peintures qui évoquent la pensée aux peuples autochtones et aux mythes. » 
    Charles Zalber ( Galerie Lucie weills & seligman - Paris 2007 ).

    « C'est un travail vraiment Protéi-forme, qui se préoccupe de deux facteurs : Travailler vraiment l'antériorité, aller oscculter les sources et en même temps, faire un travail sur son propre inconscient, et c'est cette 'chimie' entre le travail sur l'inconscient et l'antériorité qui fait que c'est un travail d'un grand intérêt. Un interêt créatif et en même temps il s'inscrit à part des considérations de marketing, il doit s'inscrire dans cet impératif, à toujours se rechercher, à toujours se remettre en question, qui est le propre de l'Art »

    André Simoncini ( Galerie Simoncini-Luxembourg 2019 ).

    « L’art soulève des questions, surtout lorsqu’il ne peut être facilement classé ou typifié. C’est l’art de Souques : atypique, au-delà de toute classification reconnue. Ce n’est pas seulement à cause de la nature de l’imagerie, mais surtout à cause du processus invisible qui la soutient. Comme la réaction aux premières peintures impressionnistes, son travail produit la même réaction : la perplexité peut-être. Il n’y a aucune attention aux images formelles ou aux détails, mais l’image et le détail sont tous deux méticuleusement présents dans la méthode scrupuleuse et attentive de sa production. Comme une grande partie du monde, de nos corps, de nos interactions, la majorité du processus est invisible. Pour beaucoup, cela n’est jamais connu. Comme les impressionnistes avant lui, Souques ne cherche pas à faire une déclaration. Les images font la déclaration : nous percevons tous les choses différemment. En y regardant de plus près, quand on ressent vraiment cet art, surtout en présence du peintre lui-même, on peut se sentir comme transformé dans un monde où l’on peut comprendre le message le plus universel des impressionnistes : les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être. Et nous n’avons pas besoin de comprendre pourquoi ou d’expliquer ce que nous ressentons et percevons. Il y a un potentiel dans de telles images pour que nous nous sentions à l’aise avec notre incompréhension. L’œuvre de Souques est vaste. Elle couvre l’ensemble du cosmos. Les styles dans lesquels il peint ou dessine sont si divers qu’on pourrait être pardonné de penser qu’ils sont le produit de différents peintres. Elle ne pose aucune question au spectateur, mais le spectateur demandera et cherchera. Qu’est-ce que cela signifie ? Plus important encore : pourquoi est-ce que je ressens ce sentiment ? C’est ce qui impressionne. Pas seulement l’art, pas seulement l’artiste, mais la combinaison de l’art, de l’artiste, du spectateur et du contexte. Cela va au-delà de ce que nous pourrions espérer expérimenter dans une galerie. En effet, ses galeries ressemblent davantage à des sommets de montagnes où l’on peut recevoir la connexion la plus sublime avec la force inconnaissable et indescriptible qui nous anime. Et Souques ne dirait rien d’autre que cela ressemble à n’importe quoi si nous pouvons voir de la manière appropriée, simplement un reflet du mystère cosmique : rien en particulier et pourtant quoi que ce soit. Près de 200 ans après l’apparition des impressionnistes, nous commençons peut-être à comprendre ce mode d’art, l’aspect que l’œuvre de Souques offre si nous permettons à notre intellect et à notre désir de certitude de se détendre : nous comprenons que l’art peut provoquer une relation plus profonde et indescriptible avec nous-mêmes et avec le monde. Comme la musique, certains airs ne sont pas pour tout le monde. Mon expérience de plus de 20 ans de collection de son art est celle d’une présence au-delà de l’artiste et au-delà de l’œuvre d’art. Il ne peut y avoir d’expression de génie plus élevée que cela. Avoir son art sur les murs de mes maisons, c’est plus qu’une affiliation ou un mécénat avec un artiste. C’est participer à une conspiration des plus ludiques : malgré toute notre intelligence et notre progrès, nous savons finalement sans savoir. Et en sachant sans savoir, nous commençons à ressentir au niveau le plus profond. Je dirais donc en fin de compte, comme certains commentateurs des premiers impressionnistes : ce n’est pas du tout de l’art. C’est une thérapie de l’âme. »

    Ram Chatlani ( mécène)
    Avocat des droits civiques qui est apparu dans certaines des affaires les plus médiatisées des années 1980. Il est le petit-fils d'un pêcheur de perles indien. Il a quitté le droit pour se consacrer à des activités difficiles à décrire. Son père était diplomate au Caire pendant la Seconde Guerre mondiale, sa mère était issue d'une famille arménienne turque vivant au Caire, titrée par le roi Farouk. Il a été entouré d'art et d'artiste depuis sa naissance. L'arme la plus féroce est le sourire.

    « L'œuvre de Christophe Souques possède une identité forte propre à son créateur. Informelle, son unicité est indéniable ; sur chacune de ses toiles la poésie et le mystère nous emportent vers des mondes oniriques... Du bleu lumineux au vert ténébreux, du brun enrouillé au rouge flamboyant, la palette de l'artiste est large. Travaillées dans l'épaisseur ses couleurs sont des univers de matières en fusion ; les nuances y foisonnent à l'infini des possibles... Ici ou là, empreintes de vie, ou âmes en suspension dans l'impermanence, surgissent des figurines métissées de bois, chiffons et cordes entrelacées, la minutie avec laquelle elles sont réalisées est étonnante ; même si de l'une à l'autre, le détail est presque imperceptible à l'œil, chacune d'elles porte et assume sa différence... Toile bleue, maintes nuances nous emportent sur la mer des grandes solitudes où flotte une humanité en mouvement, porte entrouverte sur d'autres réalités : la lumière nous mènera-t-elle sur des chemins insoupçonnés ? Là-bas, une toile noire, des elfes ou peut-être des anges émergent du néant et se jouent des profondeurs abyssales... Sur cette autre, des cariatides funambulent dans l'espace, certaines s'élèvent, d'autres se dissimulent, n'en restent qu'empreintes à demi estompées ; soudain le vide prend la parole... Les compositions de Christophe Souques repoussent les limites de l'abstraction. Leurs interprétations laissent place à tous les probables et nous entraînent, comme dans un jeu de miroirs, dans des abysses où le spectateur se rencontre avec lui-même. Voyage chamanique, nous entrons en relation avec des mouvances, des énergies qui nous échappent autant qu'elles nous habitent... »

    Philippe Lemoine 2016 ( écrivain/ centre d'Art contemporain de Gruissan ).

  • Born in 1971 in Paris, Christophe Souques left the family nest early on, after earning a baccalaureate in economics, to follow his own path. Settled in Provence, he began painting on cardboard. He knew nothing about art, wasn’t particularly interested in it, and yet he painted and drew, driven by an inner urgency that gradually taught him patience and contemplation.

    At around 25, he joined an artists’ collective in Lyon. There, he met a young Cameroonian painter shaped by wild graffiti, and a classical sculptor, disciplined and demanding with his materials. Between these contrasting influences, Souques continued his pictorial apprenticeship alone, in the humble environment of shared studios. Determined and disciplined, he came to understand that what truly matters is not to achieve, but to create.

    Drawn to travel, he left Lyon to wander with his paintings. It was during this period that he met Mirsad Hadzikaric, a Bosnian painter-philosopher and chess player, who invited him to join his school, founded on philosophical and dissenting ideas. Together they became part of the Scarecrow group, under the manifesto Beauty Without Elegance, a true artistic and intellectual epic. This movement, striking in the context of the time, shaped Souques’s expression into one that was sincere and freed from decorative or flattering art: the priority was to say something, without worrying about pleasing.

    After five years of this experience, marked by exhibitions in the Southeast of France, in Paris, and in Sarajevo, Souques resumed his solitary path. His paintings combined pigments, wood, and cloth in a raw, vibrant, and elemental language, a subtle legacy of “beauty without elegance.” Around this time, gallery owner Charles Zalber discovered his work and exhibited it alongside that of Basquiat and Tàpies. In his paintings, Zalber saw both ancient myths and a profound sacred dimension. Zalber’s premature passing brought this collaboration to an end, and Souques continued his journey outside traditional circuits, free and autonomous.

    Always seeking to deepen his practice, he traveled through Israel, India, and the East, studying meditative and martial disciplines, Taoist and Toltec teachings, and Buddhist meditation. These encounters grounded and nourished his creative work. Upon returning to France, he settled in the Pyrenees, where he lived through a highly productive period, interspersed with stays in Sweden, California, and Morocco, creating his emblematic Black and Gold series, a mysterious language, symbolizing from subconscious and the clarity of the mind.

    In 2019, he decided to share his art more widely and embarked on a European tour in a van, the SOS Spirit Of Sharing, which led to new exhibitions and encounters, including with gallery owner André Simoncini in Luxembourg.

    Between 2022 and 2024, Souques opened his own gallery within the Montolieu Cultural Center and refocused his practice on large-scale works and immersive installations combining painting, video, and sound. He then met Joëlle Lalande and set up his studios at Maison Manaut in Chalabre, in Occitania, continuing an artistic journey that remains free, demanding, and profoundly alive.

  • Charles Zalber described Christophe Souques' approach as a contemporary ethnic approach to painting.

    "Christophe Souques blends and brings together figurative and abstract art in their junction, in paintings that evoke thoughts of indigenous peoples and myths."
    Charles Zalber (Galerie Lucie Weill & Seligmann – Paris, 2007).

    "It is truly a protean work, concerned with two factors: genuinely working on anteriority, delving into sources, and at the same time, working on his own unconscious. It is this 'alchemy' between the work on the unconscious and on anteriority that makes it a work of great interest—a creative interest that at the same time stands apart from marketing considerations. It adheres to the imperative of always searching, always questioning oneself, which is the very essence of Art."
    André Simoncini (Galerie Simoncini – Luxembourg, 2019).

    "Art raises questions, especially when it cannot be easily categorized or typified. Such is Souques’ art: atypical, beyond any recognized classification.

    It is not merely because of the nature of the imagery, but above all because of the invisible process that underpins it.

    Like the reaction to the first Impressionist paintings, his work produces a similar reaction: perhaps perplexity. There is no attention to formal images or details, yet both image and detail are meticulously present in the scrupulous and attentive method of his production. Like much of the world, our bodies, and our interactions, most of the process is invisible. For many, it will never be known.

    Like the Impressionists before him, Souques does not seek to make a statement. The images themselves make the statement: we all perceive things differently. Looking closer, truly feeling this art—especially in the presence of the painter himself—one might feel transported into a world where the most universal message of the Impressionists can be understood: things are not what they seem. And we do not need to understand why, nor explain what we feel and perceive. There is a potential in such images for us to feel comfortable with our lack of understanding.

    Souques' work is vast. It spans the entire cosmos. The styles in which he paints or draws are so diverse that one might be forgiven for thinking they are the work of different artists. It poses no question to the viewer, yet the viewer will question and seek. What does it mean? More importantly: why do I feel this way? That is what impresses: not just the art, not just the artist, but the combination of art, artist, viewer, and context. It goes beyond what we might hope to experience in a gallery. Indeed, his galleries feel more like mountaintops where one can receive the most sublime connection to the unknowable, indescribable force that animates us. And Souques would say nothing else but that it resembles anything if we can see properly—merely a reflection of the cosmic mystery: nothing in particular, and yet anything.

    Nearly 200 years after the rise of the Impressionists, perhaps we are beginning to understand this mode of art—the aspect that Souques' work offers if we allow our intellect and desire for certainty to relax: we understand that art can provoke a deeper and indescribable relationship with ourselves and the world.

    Like music, some tunes are not for everyone. My experience of more than 20 years collecting his art is that of a presence beyond the artist and beyond the artwork. There can be no higher expression of genius than that. Having his art on the walls of my homes is more than an affiliation or patronage with an artist. It is participating in one of the most playful conspiracies: that despite all our intelligence and progress, we ultimately know without knowing. And in knowing without knowing, we begin to feel at the deepest level. I would thus ultimately say, as some early commentators said of the Impressionists: this is not art at all. It is soul therapy.

    Ram Chatlani (patron)
    Civil rights lawyer involved in some of the most high-profile cases of the 1980s. He is the grandson of an Indian pearl fisherman. He left the legal field to engage in activities difficult to define. His father was a diplomat in Cairo during World War II, and his mother came from a Turkish-Armenian family living in Cairo, ennobled by King Farouk.

    "Christophe Souques' work bears a strong identity unique to its creator. Informal, its singularity is undeniable; on each of his canvases, poetry and mystery carry us into dreamlike worlds... From luminous blues to shadowy greens, from rusted browns to blazing reds, the artist's palette is vast. Worked in thick layers, his colors become worlds of matter in fusion; their shades teem with infinite possibilities...

    Here and there, imprints of life—or souls suspended in impermanence—emerge as figurines blending wood, cloth, and intertwined cords. The meticulousness with which they are crafted is astonishing; even though the details from one to another are barely perceptible to the eye, each one carries and embraces its own uniqueness...

    A blue canvas, with its countless shades, draws us onto the sea of great solitudes where a drifting humanity moves forward, a half-open door to other realities: will the light guide us onto unsuspected paths? Over there, a black canvas—elves, or perhaps angels—emerge from the void and dance through the abyssal depths... On another, caryatids walk a tightrope through space; some rise, others hide, leaving only half-erased traces behind. Suddenly, emptiness begins to speak...

    Christophe Souques’ compositions push the boundaries of abstraction. Their interpretations allow for all possibilities, drawing us—like in a hall of mirrors—into abysses where the viewer meets themselves. A shamanic journey, we enter into relation with movements, with energies that elude us as much as they inhabit us..."

    Philippe Lemoine, 2016 (Writer / Contemporary Art Center of Gruissan)