Sans aucun rendez vous

Acrylique, pierre noire, pigment or, charbon de bois,  gerry roll, charcoal, encre, craie grasse papier sur carton.

Without an appointment

Acrylic, black stone, gold pigment, charcoal, gerry roll, ink, oil pastel, paper on cardboard.

  • « Ici, le monde est rempli de paysages, et les paysages sont remplis des êtres, et dans les êtres il y a des paysages qui sont remplis de mondes…. Style Vivant. Le vivant n'est pas une carte postale. Toutes les créatures sont invitées. Toutes. Il y a le pouvoir mystérieux que tout le monde peut sentir, tout le monde. Et qui ne peut pas être expliqué. Par aucun philosophe. Par aucun croyant. Frémissant. Des codes craquent. Des nouveaux leaders arrivent, à travers, et pendant que les escaliers du temps brillent. Des dragons et des bols en or, la barque qui transporte le lion, le pont bleu, les fenêtres sans mur, la route qui coupe, le manteau jaune avec sa plume noire, des corps qui tombent librement… Il y a ce pouvoir mystérieux qui prend des formes, Il ne donne pas les formes. Il est la moelle de la forme elle-même. Tout comme un enfant, un vieil homme, surpassant la géométrie douce que l'on a appris. Je ne suis pas ici pour du '' savoir faire '', de la technique , de la confiance en soi. Pour autre chose. Ici sans défense, et le '' Duende '' vient, il vient pointer les mains nues. Sans aucun rendez-vous. »

  • Le texte introduit également un pouvoir mystérieux, transcendant tout cadre logique et rationnel. Il fait référence à une force inarticulée que l'on peut ressentir sans pouvoir l'expliquer. Ce pouvoir, qui se manifeste de manière fugace à travers des images symboliques (les dragons, les escaliers du temple, la barque), semble être une réalité primordiale, une essence avant la forme, qui échappe à la raison. Ce concept rappelle les idées de Martin Heidegger, qui a exploré la notion d'être comme une force fondamentale et primordiale qui dépasse la compréhension humaine.

    L’évocation du Duende, concept souvent utilisé par Federico García Lorca, fait référence à un état de grâce artistique ou spirituelle qui ne peut être contrôlé. Il représente cette intensité émotionnelle brute, qui survient sans préavis et qui ne peut être mise en œuvre par des techniques ou des stratégies conscientes. Ce Duende est une force créatrice qui prend naissance dans la spontanéité et l’authenticité, guidant l’individu vers un état d’être libre, dépourvu de défense. Cela rejoint les idées de Nietzsche, qui valorisait l'authenticité et la libération de l'esprit face aux conventions sociales et intellectuelles.

    Le texte quitte ainsi l'idée de maîtrise technique ou d'auto-assurance, pour se concentrer sur une quête plus profonde, un contact direct avec l'inconnu et le transcendant, à travers une expérience vécue, un engagement avec le monde qui ne soit ni intellectuel, ni calculé, mais fondé sur une immédiateté spirituelle et corporelle.

  • « Here, the world is filled with landscapes, and the landscapes are filled with beings, and in the beings, there are landscapes that are filled with worlds…
    Living Style. The living is not a postcard. All creatures are invited. All of them.
    There is a mysterious power that everyone can feel, everyone.
    And it cannot be explained. By any philosopher. By any believer.
    Trembling. Codes crack.
    New leaders arrive, through, and while the stairs of temple shine.
    Dragons and golden bowls, the boat that carries the lion, the blue bridge, windows without walls, the road that cuts through, the yellow coat with its black feather, bodies falling freely...
    There is this mysterious power that takes forms, It does not give forms. It is the marrow of the form itself.
    Just like a child, an old man, surpassing the soft geometry that we have learned.
    I am not here for "savoir faire," technique, self-confidence. For something else.
    Here, defenseless, and the "Duende" comes, it comes to point at the bare hands.
    Without any appointment.»

  • The text also introduces a mysterious power, transcending any logical and rational framework. It refers to an inarticulate force that one can feel without being able to explain it. This power, which manifests fleetingly through symbolic images (the dragons, the temple stairs, the boat), seems to be a primordial reality, an essence before form, which eludes reason. This concept echoes the ideas of Martin Heidegger, who explored the notion of Being as a fundamental and primordial force that surpasses human understanding.

    The mention of Duende, a concept often used by Federico García Lorca, refers to a state of artistic or spiritual grace that cannot be controlled. It represents that raw emotional intensity, which arises without warning and cannot be implemented through techniques or conscious strategies. This Duende is a creative force born from spontaneity and authenticity, guiding the individual toward a state of being that is free, defenseless. This aligns with Nietzsche’s ideas, which valued authenticity and the liberation of the spirit from social and intellectual conventions.

    Thus, the text moves away from the idea of technical mastery or self-assurance, focusing instead on a deeper quest, a direct contact with the unknown and the transcendent, through a lived experience, an engagement with the world that is neither intellectual nor calculated, but based on spiritual and bodily immediacy.